J’aimerais aborder un thème très riche et crucial pour l’avancement de l’Église : la communion fraternelle. Parmi vous, chers lecteurs, beaucoup ont eu la chance d’entendre des enseignements sur ce sujet — par des docteurs, maîtres, pasteurs, prophètes, et tant d’autres. D’autres, peut-être, n’en ont pas encore eu l’occasion. Pourtant, c’est sous l’inspiration du Saint-Esprit que je vous écris aujourd’hui quelques lignes, en espérant que le Seigneur vous bénira au travers de mes mots. Amen !
Un texte biblique que j’aime beaucoup se trouve dans le livre des Actes, chapitre 4, versets 23 à 31. Avant d’aller plus loin, je souhaite partager une petite anecdote en créole, que j’espère vous pardonnerez :
« Gen yon sèvitè Bondye mwen te nan menm kowòt avèk li lè’m te nan Premye sesyon, nan inivèsite Emmaüs. Mwen pap site non’l men map rakonte yon eksperyans li te viv nan yon gwoup priyè li te chwazi eksplike’m. Li di’m li te nan yon gwoup priyè ki te konn reyini chak fen semèn sou lamontay pou priye. Li fè konnen ke chak fwa yo reyini, Bondye toujou manifeste pwisans li pami yo. Men gen yon lè yo reyini pou priyè, jou sa a se tankou se pa menm moun yo ki te la, tèlman yo santi yo vid, sèch, epi san pwisans, yo pa t santi prezans Bondye ditou. Lidè a deside ale nan yon kwen pou kò’l pou’l mande Bondye sa k’ap pase. Bondye di lidè a li pa desann kote kè pa ini. Anndan gwoup la gen yon gwo divizyon. Frè a di’m lidè a leve, li rasanble moun yo, li mande yo kisa ki pase, poukisa kè yo divize konsa. Se menm moman an plizyè kòmanse kriye epi rakonte pwoblèm ki gen ant plizyè nan gwoup la. Yo mande padon, yo anbrase lòt. Sèvitè a di’m yo poko menm kòmanse priyè ankò. Sèlman sa ki fèt, yo viv yon manifestasyon vizib de pwisans Bondye ke yo pat janm viv oparavan. »
Je vous raconte cela pour montrer que l’unité est le déclencheur, l’activateur des expériences surnaturelles. L’unité est le moteur qui permet aux dons de fonctionner avec efficacité.
Si nous observons notre communauté chrétienne, sans aller trop loin, prenons simplement les églises autour de nous : on ressent souvent une faiblesse, un manque. Ce qui manque, c’est comme lorsqu’une personne n’a pas de sourcils sur le visage : on ne le remarque pas forcément quand ils sont là, mais leur absence est très visible et impactante. Le sourcil, bien que petit, est essentiel à la beauté du visage. Sans lui, même une belle personne peut paraître méconnaissable.
De même, toute la gloire que l’Église devrait manifester est affaiblie parce qu’il manque une chose essentielle : l’unité. Sans amour, il n’y a pas d’unité, et sans unité, il n’y a pas de vraie communion.
Le message clé de cet article est donc : vivons dans l’unité pour une Église puissante et efficace.
Pour mieux comprendre le fil conducteur dans Actes 4:23-31, il faut revenir au chapitre 3. Là, Pierre et Jean guérissent un paralytique à la porte du temple et commencent à parler de Jésus. Les autorités religieuses, en colère, les arrêtent et les menacent de ne plus parler en Jésus. Mais après leur libération, comme nous le lisons au verset 23, Pierre et Jean retournent vers les leurs et racontent tout.
On remarque ici un fort sentiment d’appartenance : ils vont vers leur communauté, leur refuge, où ils peuvent exposer leurs expériences, leurs blessures, et recevoir force et soutien. C’est comme un soldat qui revient à la base pour être soigné et renforcé avant de retourner au combat.
Au lieu de se décourager, les croyants entrent en prière unanime, demandant à Dieu force, assurance et puissance. Ils comprennent que l’ennemi veut les déstabiliser, semer le doute et les affaiblir. Ils s’unissent donc pour réclamer le soutien divin.
Combien d’entre nous, aujourd’hui, sommes faibles mais ne pouvons l’admettre par peur d’être jugés ou rejetés ? Combien de soldats blessés dans l’Église sont abandonnés ou critiqués au lieu d’être soutenus ?
L’Église devrait être un hôpital, un lieu de soin et de guérison, et non un tribunal où l’on condamne les faibles. Christ nous a appelés à l’amour et à la compassion.
Ce qui me plaît dans le dernier verset, c’est la puissance manifestée immédiatement après leur prière : le lieu trembla, ils furent remplis du Saint-Esprit, et annoncèrent la parole avec assurance. Cette manifestation visible de la puissance de Dieu vient de l’unité parfaite de ce groupe, animé d’un même esprit et d’un même but.
Dans toute la Bible, les grandes manifestations de puissance divine sont précédées d’unité profonde entre croyants. Par exemple :
- Actes 12 : les chrétiens prièrent ensemble pour Pierre en prison, et Dieu le délivra miraculeusement.
- Paul et Silas en prison chantèrent ensemble, et un tremblement de terre ouvrit les portes.
Une Église unie est une Église forte, puissante et efficace.
Application pratique :
- Au lieu de critiquer ou détruire nos frères et sœurs lorsqu’ils montrent leurs faiblesses, aidons-les par la prière et encourageons-les à se relever.
- Lorsque nous sommes faibles, mettons de côté notre orgueil et notre suffisance, et acceptons l’aide de nos frères et sœurs dans l’Esprit Saint.
- Laissons de côté nos différends pour que l’unité soit visible.
- Soyons humbles, prêts à pardonner et à demander pardon.
- Éradiquons tout esprit de compétition malsaine et toute hypocrisie pour être vrais les uns envers les autres.
Prière finale :
Je vous laisse avec les paroles de l’apôtre Paul dans 1 Corinthiens 1:10 :
« Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. »